Article de: Lucas Delacuvellerie, Apprenti de Direction à l’UDAF 54, en Master 2 Management des Organisations du Secteur Sanitaire et Social à l’IAE de Nancy.
Qu’apporte le décret du 19 août 2025 ?
Le décret n°2025-827, publié au Journal Officiel le 20 août 2025, marque une avancée juridique majeure pour les proches aidants. Il met enfin en place un cadre légal clair au droit au répit, prévu à l’article L313-23-5 du Code de l’action sociale et des familles (CASF).
Concrètement, ce texte rend possible des prestations de suppléance à domicile (appelé aussi « relayage » ou « baluchonnage ») ou en séjour aidant-aidé, assurées par un professionnel unique pendant jusqu’à six jours consécutifs. Une dérogation au droit du travail a été spécialement prévue pour garantir une continuité d’accompagnement sans rupture pour la personne aidée.
En outre, le baluchonnage est un dispositif de répit qui consiste à remplacer temporairement un aidant auprès de son proche, directement au domicile, par un professionnel unique qui assure une présence continue, jour et nuit, pendant plusieurs jours consécutifs.
Le Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles résume ainsi l’objectif de ce nouveau dispositif :
« Permettre aux aidants de souffler, aux personnes accompagnées de conserver la qualité et la continuité de leur accompagnement, et aux professionnels d’intervenir dans un cadre clair, reconnu et sécurisé. »
Et concrètement, ce décret change quoi pour les aidants aujourd'hui ?
À ce stade, les effets restent limités.
Bien que le décret pose un cadre légal, sa mise en œuvre effective ne se fait pas immédiatement. Plusieurs étapes cruciales doivent encore être franchies avant que ce répit ne soit réellement accessible à tous les aidants :
- Le lancement d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) au niveau national ;
- La désignation des services habilités pour intervenir ;
- Et surtout, la mise en place de financements pérennes pour rendre ce répit réellement accessible.
Car le baluchonnage a un coût important : entre 650 et 750 € par jour. Certaines caisses de retraite, conseils départementaux ou mutuelles commencent à proposer des aides financières. Toutefois, un financement national pérenne est encore attendu, pour rendre ce répit accessible à tous les aidants de manière durable.
En résumé, bien que le droit au répit soit désormais reconnu, sa mise en place concrète reste encore à attendre, et ce, pour une période indéterminée.
Pourquoi ce décret est une avancée majeure ?
Parce qu’il permettra de répond à un besoin vital : pouvoir se reposer sans culpabiliser.
Il le fait en :
- Garantissant la continuité de l’accompagnement de votre proche ;
- Offrant une organisation rigoureuse et humaine, pensée pour s’adapter à votre quotidien ;
- Assurant le respect du professionnel, essentiel pour garantir la qualité du service.
Ainsi, le décret vous permettra, une fois mis en place, de bénéficier de :
Un répit réel, encadré, sécurisé
Vous pourrez faire appel à un professionnel spécifiquement formé, qui prendra entièrement le relais à votre domicile pendant plusieurs jours, tout en maintenant la qualité et la sécurité de l’accompagnement de votre proche.
Une intervention balisée et réglementée
Chaque mission sera encadrée par une convention d’intervention, signée par le service prestataire, vous-même, et la personne aidée (ou son représentant légal), garantissant des engagements clairs et une relation de confiance.
Un cadre professionnel sur-mesure
Le professionnel interviendra jusqu’à 6 jours consécutifs, dans la limite de 94 jours par an. Ce sont des intervenants volontaires, diplômés et expérimentés, dont les temps de repos seront compensés pour garantir à la fois leur bien-être et la qualité du service rendu.
Qui pourra bénéficier du baluchonnage ?
Le baluchonnage visé par ce décret s’adresse aux situations d’aidance les plus complexes, où une présence constante au domicile est indispensable. Ce dispositif est destiné aux aidants non professionnels accompagnant une personne vivant à domicile, nécessitant une surveillance permanente en raison de :
- Perte d’autonomie sévère,
- Handicap, souvent associé à des troubles cognitifs, psychiques, comportementaux ou neurodéveloppementaux.
L’aidant doit intervenir à titre non professionnel et assurer une présence continue auprès de la personne aidée.
En résumé, le baluchonnage est réservé aux familles où le proche est dépendant 24h/24, et où l’aidant ne peut s’absenter sans mettre en péril la sécurité ou la qualité de l’accompagnement.
En résumé
Une avancée importante, et dès aujourd’hui des solutions concrètes à vos côtés.
Ce nouveau décret marque une reconnaissance essentielle du rôle des aidants et ouvre la voie à un droit au répit renforcé. Si sa mise en œuvre prendra encore un peu de temps, des solutions existent d’ores et déjà pour vous soutenir. La Maison des Aidants de Nancy est mobilisée pour vous accompagner, vous informer et vous aider à trouver des solutions de répit adaptées à votre situation.
Besoin d’aide concernant du répit ? La Maison des Aidants de Nancy vous propose :
- Un accueil personnalisé ;
- Des informations sur les solutions de répit ;
- Un accompagnement adapté à votre situation ;
- Des activités de répit
La Maison des Aidants de Nancy
- Par téléphone du lundi au vendredi de 8h30 à 12h au 08 09 54 10 10 (n°gratuit)
- Par mail sur aidants54@udaf54.com
- Sur place le lundi, mardi jeudi et vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 16h30 et le mercredi de 8h30 à 12h.
Sources : Décret n° 2025-827 du 19 août 2025 (Code de l’action sociale et des familles), Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles ; Weka ; UFC Que Choisir ; Le Média Social ; SNFOCOS.
